A l’origine, le mot thérapeute vient du grec ancien θεραπευτής qui désigna d’abord le fait de servir (charge religieuse), puis des siècles plus tard, celui qui prend soin et le fait de soigner, et enfin plus récemment au XXe siècle, le médecin.
Nous ne développerons ici que la deuxième définition, celle où le thérapeute est celui qui prend soin d’une personne en difficulté ou en souffrance psychologique et l’accompagne vers son bien-être.
Pour cela, le thérapeute n’a pas besoin de diagnostic au sens médical car il ne s’occupe pas de problèmes physiques ou psychiatriques. Un thérapeute écoute, reformule, questionne, guide etc. Il aide les personnes (thérapies individuelles) ou les groupes de personnes tels que les couples ou les familles (thérapies conjugales, thérapies familiales) à suivre leur cheminement propre de pensées et d’émotions, afin de leur permettre de retrouver un apaisement psychologique, dans les cas de mal-être. Par exemple : troubles du sommeil, du comportement, addiction (tabac, nourriture, alcool etc.), troubles de l’humeur (tristesse, angoisse, etc.), phobies classiques comme la peur de la foule, des espaces fermés (ascenseurs, etc.), des araignées, pigeons, etc. ou encore des phobies invalidantes moins connues telles que la misophonie (incapacité à supporter certains sons ou bruits souvent répétitifs) ou la misokinésie (phobie des gestes répétitifs tels qu’une jambe croisée qui s’agite, quelqu’un qui clique sans cesse son stylo…), etc.
Le rôle du thérapeute
Le thérapeute, ou praticien en psychothérapie, construit une relation privilégiée avec la personne qui le consulte. Cette relation est basée sur la confiance, la bienveillance, l’empathie et l’accueil des ressentis du patient. Elle permet à ce dernier de se sentir écouté : avec les oreilles bien sûr mais avant tout avec le cœur, d’être humain à être humain.
Quand elle est effective et réelle, cette écoute est ressentie par le patient comme un accueil inconditionnel de qui il est, même si ce qu’il dit peut s’avérer difficile à entendre. L’écoute bienveillante et attentionnée du thérapeute permet de passer de ce qui a été vécu (la situation) à comment cela a été vécu (le ressenti), ce qui amène le patient à se rencontrer et s’accueillir lui-même de façon sereine, dans sa propre humanité.
Comment choisir son thérapeute
Il est primordial de se sentir en confiance avec son thérapeute. Son écoute doit être dénuée de tout jugement, direct ou indirect. Il doit être en capacité de tout entendre avec bienveillance et de porter son attention plus sur vous que sur les faits que vous relaterez.
Pour trouver le thérapeute et la forme de thérapie qui vous conviennent, vous pouvez commencer par demander conseil à vos proches ou à votre médecin, ostéopathe, naturopathe, etc. Cela vous permettra d’avoir un avis éclairé, basé sur l’expérience individuelle ou professionnelle.
Il se peut malgré tout que le thérapeute conseillé et/ou son approche vous laissent insatisfait.e. Dans ce cas, n’hésitez pas à lui demander les coordonnées de consœurs ou confrères, ou bien par exemple, élargissez vos recherches sur Internet, notamment dans certains groupes des réseaux sociaux.
Vérifiez enfin que le praticien est formé et dispose d’une attestation de qualification.
Comment ont-elles ou ont-ils trouvé leur thérapeute ?
Les témoignages qui suivent ont été recueillis auprès de plusieurs personnes ayant suivi une psychothérapie. Elles ont accepté de partager leurs expériences, plus ou moins heureuses. Les prénoms ont été modifiés.
Elise, 42 ans, Paris 19e:
“Je me sentais mal depuis plusieurs années lorsqu’une amie très proche a fait une tentative de suicide, encombrée par trop de non-dits. Un ami médecin m’a incitée à consulter un thérapeute car il craignait que je ne suive le chemin de cette amie. Sa cousine, pédopsychiatre, m’a donné les coordonnées de deux psychiatres (remboursés par la sécurité sociale, ce qui m’arrangeait au regard de mes faibles revenus), un homme, thérapeute à Paris, dans le 1er arrondissement et une femme, thérapeute située à Paris, dans le 15e arrondissement. J’ai choisi la femme parce que je n’avais pas envie de me confier à un homme et parce que son cabinet était proche de mon lieu de travail, alors dans le 16e arrondissement. Je suis allée chez elle trois fois par semaine pendant de longues années. Lors de la première séance, j’étais terriblement angoissée. J’ai cru arriver en retard. Quand elle m’a reçue, je me suis excusée platement de ne pas être à l’heure. Elle m’a répondu très froidement : «Vous êtes à l’heure», puis s’est assise dans son fauteuil et m’a fixée sans rien dire… ça n’a pas arrangé mon angoisse !
Avec le recul, je pense que cette longue cure ne m’a pas été d’une grande utilité. Dès que je loupais une séance, même pour cause de maladie ou de vacances, ce médecin exigeait que je paye et elle ne me faisait alors pas de feuille de soins. Je crois que j’étais sous emprise et je n’ai eu le courage d’arrêter qu’au bout de 5 ans, une vraie rente pour son cabinet. Détail signifiant, elle possédait trois chats qui venaient se coller à moi alors que j’en ai une peur bleue. Je lui ai dit que je préférais que les chats restent à l’écart mais elle n’a pas tenu compte de ma demande. Elle pensait peut-être que je venais pour soigner ma peur de ces animaux !
J’ai par la suite trouvé un autre psychiatre et thérapeute à Paris 10e, dans l’annuaire cette fois. Ce monsieur était très réputé, ce qui a motivé mon choix. Il a trouvé le bon traitement médicamenteux, mais son accompagnement psychothérapeutique a été une catastrophe. Il me jugeait, me donnait des leçons, me parlait de sa vie, bref, c’était du grand n’importe quoi. En plus il me faisait attendre au moins 40 minutes à chaque fois et la séance dépassait rarement les 15 minutes. Il pouvait se montrer agressif. Un soir où j’avais rendez-vous avec lui, j’avais prévu de dîner ensuite avec une amie bienveillante et à qui j’aime me confier. Comme par hasard, il a battu ses records de retard et m’a reçue une heure plus tard que prévu. Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas rester longtemps pour ma séance, mais il m’a aboyé dessus en me disant que je ne devais pas prendre de rendez-vous après nos consultations… J’ai vite cessé de le voir en tant que psychothérapeute et ne l’ai gardé que pour les médicaments.
Quelques temps après avoir «rompu» avec ce psychiatre, j’ai entendu parler d’une thérapeute non remboursée mais apparemment très compétente. Son cabinet se situait à Paris 5e. Loin de chez moi, mais j’étais prête à tout pour aller mieux ! En effet, son accompagnement, très délicat et empathique m’a permis de me stabiliser en deux ans grâce à un travail en profondeur. La psychothérapie suivie avec la première psychiatre a très certainement «déblayé le terrain», ce qui a rendu la troisième expérience de thérapie plus productive. Il est difficile de choisir le bon thérapeute, surtout lorsque l’on n’y connaît rien. Je crois que la première impression est la bonne. Si vous sentez le professionnel dans l’écoute et la bienveillance, et non dans le conseil ou le reproche et s’il est ponctuel, c’est un bon début. Ensuite, veillez à ce que le praticien ne vous mette pas la pression en vous incitant à revenir. C’est vous qui savez ce dont vous avez besoin, pas le thérapeute !”
Jean-Marc, 54 ans, Paris 17e:
“Je suis passé par mon médecin traitant. La psychologue qu’il m’a recommandée me convient parfaitement, elle consulte à Paris, 9e. J’avais donné mes critères essentiels au médecin pour qu’il me propose une personne qui partageait mes valeurs, ce qu’il a fait. Cette personne, même si elle n’a peut-être pas les mêmes points de vue que les miens, se montre suffisamment empathique pour me permettre de me sentir entendu et accueilli tel que je suis. Il me semble important que le thérapeute ait une idée des sujets que j’aborde, ou bien qu’il ait une qualité d’écoute suffisante pour entendre la souffrance derrière les sujets évoqués.”
Samia, 32 ans, Nice :
“C’est suite à une crise de couple ayant entraîné une rupture amoureuse et de nombreuses souffrances que j’ai cherché et trouvé mon thérapeute conjugal (non remboursé) sur Internet. J’avais passé du temps à consulter des sites à droite et à gauche. Le sien est sorti du lot. Il parlait ouvertement de son activité de thérapeute et de son expérience personnelle. Cela m’a mise en confiance, je ne le regrette vraiment pas.
Dès le premier rendez-vous, j’ai senti chez cet homme de la congruence et du professionnalisme. Il a pris le temps de m’expliquer sa pratique. Immédiatement, je me suis sentie réellement écoutée. Il me posait des questions très pertinentes et se montrait souriant, doux et bienveillant. Je peux lui parler de tout et lui confier tout ce que je ressens. Jamais il ne s’est permis le moindre jugement. Je crois même qu’il est tellement empathique et bienveillant qu’il n’a jamais de jugement envers quiconque !
Sur le plan pratique, il exerce dans une autre région que celle où je vis (je suis à Nice et lui à Paris dans le 8e arrondissement). Nous faisons nos séances par visioconférence ou au téléphone. Cela me convient parfaitement. Je suis dans mon élément, mon cocon personnel pendant les entretiens et je me sens bien plus à l’aise et en sécurité que dans un cabinet impersonnel ou/et dans un fauteuil inconfortable. J’ai entamé cette thérapie parce que depuis mes difficultés de couple, j’ai du mal à faire sexuellement confiance à un homme et j’ai du mal à sortir de chez moi. Je souffre d’agoraphobie, alors rester dans mon nid douillet pour réaliser les séances est un vrai luxe. J’ai un temps pensé à une médiation familiale (mon thérapeute est également médiateur, mais mon ex-compagnon n’a pas voulu prendre part à des séances de médiation).”
Quelle différence y a-t-il entre un psychiatre, un psychanalyste, un psychologue, un psychothérapeute et un thérapeute ?
Il est assez compliqué de s’y retrouver dans la jungle des “psy”. Comment faire la différence entre les psychiatres, les psychanalystes, les psychologues, les psychothérapeutes, les thérapeutes et tant d’autres encore ? Ce petit guide vous aidera à y voir plus clair.
Le psychiatre
Il est avant tout un médecin qui a suivi des études de médecine généraliste, puis s’est spécialisé en psychiatrie. Il a appris à prendre en charge les maladies mentales et la compréhension de l’être humain sous l’angle neuropsychiatrique.
Il soigne principalement par des médicaments. Toutefois, il peut également pratiquer la psychanalyse et/ou la psychothérapie, à condition d’y avoir été formé en plus de la psychiatrie.
Ses consultations sont en partie remboursées par la Sécurité Sociale et les mutuelles.
Le psychanalyste
Le psychanalyste aide ses patients à explorer leur inconscient et ses mécanismes. On le consulte généralement pour réfléchir sur soi et solutionner un mal être.
Les séances peuvent durer de très nombreuses années, d’où un coût généralement très élevé, surtout si le praticien n’est pas médecin et que ses prestations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Ce qui faisait dire au réalisateur Woody Allen : “Mes films sont une forme de psychanalyse, sauf que c’est moi qui suis payé, ce qui change tout”.
Le psychologue
Expert en psychologie, le psychologue se forme en université où il apprend, entre autres, toutes les pathologies psychiques. Le cursus d’études va actuellement jusqu’au Master 2.
Ce professionnel diplômé en Sciences Humaines cherche à comprendre scientifiquement le fonctionnement psychologique humain. Il existe différents types de psychologues évoluant dans tous les domaines de la société : psychologue du travail, clinique, social, etc.
Le psychothérapeute
Le psychothérapeute est soit un médecin, soit un psychologue, formé à la psychothérapie. Le titre de psychothérapeute est protégé par la loi. Il existe beaucoup de types différents de thérapie : thérapie comportementale et cognitive (TCC), maïeusthésie, hypnose, IFS, Gelstalt, EMDR, M.A.I, etc.
Le thérapeute
Ce professionnel de la relation d’aide est issu de tout milieu. Il s’est formé à une ou plusieurs approches ou méthodes de psychothérapie et accompagne les individus dans leur déploiement personnel. La relation d’aide a été principalement développée par Carl Rogers et Abraham Maslow, au milieu du XXe siècle. Elle permet à la personne qui consulte de se retrouver elle-même, de s’accueillir telle qu’elle est et ainsi de développer ses capacités de changement ou d’apaisement.